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PARIS-SHIMON, BLOG de LIAISON et de CIRCULATION de L'ENERGIE.


( « heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière »   Paul Eluard)
 

 

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"Le jour où tu es né est le jour où D-ieu a décidé que le monde ne pouvait plus exister sans toi d'apres un enseignement du Rav KOOK

 

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Changer le monde , mon ami Sancho, n'est ni folie ni utopie, c'est JUSTICE

 

Miguel de Cervantes. 'Don Quichote' (1605-1615)

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 février 2007 3 14 /02 /février /2007 18:41

Paracha MICHPATIM

NB: une paracha anti boucles d'oreilles!

 

Extrait de La Torah éclairée par la Cabale
publié aux Editions Ramhal
disponible sur internet: http://www.ramhal.com
ou sur demande par e-mail : ramhal1@bezeqint.net

 



MICHPATIM: LE SECRET DE LA

REINCARNATION DES AMES


Notre paracha, dédiée à l'organisation du système juridique en Israël, s'ouvre sur une série de lois concernant l'esclavage. On peut s'étonner que la Torah ait choisi ce sujet pour entamer la présentation d'un système qui se veut central pour l'existence même du peuple d'Israël (voir notre  second commentaire sur Michpatim). Le texte biblique est, comme nous l'avons relevé maintes fois, destiné à toutes les générations de tous les temps; c'est un corpus qui transcende toutes les époques et tous les lieux, mais simultanément répond aux questionnnements des hommes de toutes les époques et de tous les lieux, si l'on se donne la peine de creuser le texte et de l'ouvrir à toutes les potentialités qu'il secrète. Si donc la Torah a ouvert sa présentation du système juridique par les lois régissant l'esclavage, c'est que celles-ci contiennent un profond message valable pour toutes les époques, même celles où cette pratique n'a plus cours. C'est ainsi que le comprend le Zohar, qui commente cette paracha comme le secret des âmes, des néchamot d'Israël. Mais avant d'expliciter ce lien entre esclavage et néchama, examinons ce qu'entend la Torah par esclave, au niveau littéral.


Maïmonide nous dit  que celui qui achète un esclave, achète en fait… un maître (Michné Torah, Lois sur l'esclavage, I, 9). En effet, le propriétaire d'un esclave est tenu à lui prodiguer des conditions matérielles équivalentes aux siennes propres, et a même préséance sur le maître dans certaines circonstances: ainsi, lorsqu'il n' y aura par exemple qu'une seule couverture dans la maison, celle-ci doit aller de préférence à l'esclave, et non au maître ! Ou bien si d'aventure le maître venait à frapper son esclave, il devra l'affranchir et lui rembourser les dépenses liées à la blessure occasionnée, et ce parce qu'il a attenté à l'image divine contenue en l'esclave. Ainsi, même s'il y a déchéance sociale menant à l'esclavage, l'esclave n'en reste pas moins un être humain à part entière, à qui l'on doit tout le respect dû à la parcelle divine contenue en chaque homme. Leçon  sociale de respect à méditer en ces temps incertains, où nombreux sont ceux qui profitent sans vergogne du désarroi des laissés-pour-compte de la société à des fins purement mercantiles, et sans respect aucun de la dignité et de la valeur inhérentes à chaque être humain.


Mais revenons au Zohar.  Le livre de la Splendeur  commence son commentaire de Michpatim en disant qu'il s'agit du secret de la métempsycose, de la réincarnation des âmes- guilgoulim en hébreu. Quel est le lien entre la justice en Israël, notamment les lois sur l'esclavage, et la réincarnation des âmes? Rachi nous livre la clé: à propos de l'esclave qui ne veut pas s'affranchir après six ans de bons et loyaux services rendus à son maître, la Torah nous dit qu'il faudra approcher celui-ci de la porte ou  de la mézouza et lui "poinçonner" l'oreille; pourquoi l'oreille, nous dit Rachi? Parce que cette oreille qui a entendu au Mont Sinaï que tout Israël est esclave de D.ieu uniquement et qui veut néanmoins devenir esclave d'un homme à jamais, doit être "punie" pour ce manquement à la dignité et la grandeur humaines. Un homme ne peut pas impunément renoncer à sa liberté par rapport aux autres hommes car sa vraie liberté repose sur le fait qu'il n'est esclave de personne, hormis son Créateur. On comprend mieux maintenant pourquoi la Torah a commencé la présentation de son système juridique par les lois sur l'esclavage: celles(ci doivent être lues comme une métaphore illustrant le lien profond unissant Israël et son D.ieu: "Car vous êtes mes esclaves" dit D.ieu à Israël.Et puisque le système juridique doit être l'épine dorsale d'Israël dans ce monde, il était donc logique de commencer l'énumération des lois par le rappel (voilé) de la nature unissant le Législateur avec ses sujets. Et si l'on présente la nature profonde de ce lien, il était donc logique, pour le Zohar, d'expliciter également la nature, c'est-à-dire l'âme, des sujets de D.ieu. C'est pourquoi le Zohar se lance dans une longue explication de l'âme et de ses différentes péripéties, à savoir la réincarnation. L'âme est ce principe immortel insufflé par D.ieu en l'homme et qui lui donne vie[1]. L'homme pourait être ainsi "défini" comme un être composite fait d'éléments a priori contradictoires -le corps et l'âme- mais en fait complémentaires l'un de l'autre. L'âme est la spiritualité provenant directement du souffle divin, le corps est l'élément tellurique de l'homme, purement matériel, tel que nous le voyons apparaître  dans le texte de Béréchit relatant la création de l'homme: "Et D.ieu façonna l'homme, poussière détachée du sol, insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint une âme vivante" (Béréchit, 2,7)[2]. Ces deux éléments se complèteront mutuellement, l'âme permettant à l'homme d'aspirer à des sommets spirituels toujours inégalés, et le corps permettant à cette âme de "reposer" sur une base solide, et ainsi de faire régner le spirituel dans un monde matériel. Cette âme a ainsi un rôle bien précis qui lui est dévolue: faire monter le corps vers le plus haut degré possible de spiritualité, ou dans le langage cabalistique, d'adhérer à D.ieu; le Ramhal ajoute: le rôle de l'âme est d'épurer le corps. Ceci se traduit concrètement par l'étude de la Torah et l'observance des mitzvot. Si un homme a rempli ce contrat durant toute sa vie, l'âme, lorsqu'elle quittera le corps au moment de la mort, pourra réintégrer l'endroit d'où elle est venue, c'est –à-dire le Trône divin, la "tête haute", et même s'élever au-delà de son point d'origine. Elle  n'aura pas besoin danc ce cas de se réincarner dans un autre corps, ayant accompli entièrement la tâche pour laquelle D.ieu l'avait créée. Mais si tel n'est pas le cas, si l'homme de son vivant, n'a pas réussi à remplir toutes les tâches que D.ieu avait assignées à cette âme à sa création, celle-ci devra se réincarner dans un autre corps. Et ce cas de figure  représente la quasi-totalité des âmes d'Israël. Comme le dit le Ari zal, "tous les Bné Israël doivent se réincarner, pour parfaire toutes leurs composantes physiques, psychiques et spirituelles (Néfech, rouah, néchama, haya, yéhida)" (Chaar Haguilgoulim, première introduction).


La métempsycose est donc, pour le maître de Safed, le moyen d'atteindre la perfection pour chaque âme d'Israël. Pour le Ramhal, il existe une dimension supplémentaire  à la réincarnartion: la perfection non seulement au niveau individuel, mais aussi et surtout au niveau collectif. Le but des différentes réincarnations  sera de faire avancer l'histoire pour s'approcher chaque jour davantage de la rédemption, du Messie, de la résurrection des morts, et du but ultime de la création du monde: la révélation de l'Unité et de la Souveraineté divines sur tous les êtres et tous les événements. Il établit ainsi un parallèle entre le monde des âmes et le système des séfirot. De la même façon que les séfirot sont les émanations de D.ieu par lesquelles Il va diriger le monde, les âmes sont les instruments[3] "personnalisés" de la volonté divine. La combinatoire des séfirot entre elles va engendrer l'histoire, la prédominance de telle séfira à telle époque produisant des événements donnés (ainsi, par exemple la prédominance de la séfira de Hessed produira une période où l'amour de D.ieu pour Ses créatures apparaîtra en plein). De même, l'apparition d'une personne donnée à une période particulière de l'histoire fera avancer celle-ci suivant le programme divin. Les néchamot sont donc le corollaire incarné des séfirot.(Voir Guinzé Ramhal, p 272)


    Ainsi, la néchama d'Adam correspond à la première séfira, le Kéter. Celle-ci contenait déjà la perfection à l'état potentiel, mais elle lui a échappé à jamais lors de la faute de l'Arbre de la Connaissance. D.ieu fera alors  apparaître dans le monde les trois Patriarches, qui accompliront la réparation de la faute d'Adam. Les néchamot des trois Patriarches correspondent aux trois premières séfirot, Keter Hohma et Bina. Puis viendra Moïse, qui représente la séfira Daat, la connaissance parfaite, car il est celui qui délivre la Torah au monde, donc la perfection. Mais cette perfection restera à l'état potentiel tant que ne sera pas arrivé le Messie, qui actualisera la Torah dans le monde de la réalité: c'est la Présence Divine (la Chekhina) qui se fait tangible, presque visible. Celle-ci correspond à la séfira Malkhout, ou Royauté, qui dirigera le monde dans un esprit de sainteté et de justice parfaite. C'est ce qui s'est passé avec David, celui-ci représentant l'union parfaite du spirituel et du matériel, les affaires politiques de son royaume étant réglés à partir de principes et d'aspirations divins. Et c'est ce qui adviendra à la fin des temps, lorsque le Messie arrivera, pour faire régner à jamais la Présence Divine.


C'est par l'apparition successive sur la scène de l'histoire, à des moments particuliers et en des lieux propices, des âmes nécessaires au déroulement de cette histoire, que D.ieu fait progresser le monde vers la rédemption. Les différentes réincarnations des âmes sont là pour faire mûrir en temps voulu  le programme divin.


Le Ramhal nous enseigne qu'il existe deux sortes d'âmes: celles qui proviennent de la séfira Malkhout, et celles qui s'originent dans l'ange Matatron. Ces dernières sont considérées comme "esclaves", car soumises aux lois    universelles des six extrêmités[4]; leur fonction et leur tikoun sont bien définis. En revanche, les âmes provenant de la Malkhout sont libres[5], et peuvent s'échapper du système contraignant des six extrêmités pour faire avancer le projet divin jusqu'à son terme.

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